Les causes du malheur des paysans sont en place depuis des décennies. Ceux qui devraient s'employer à le faire disparaître sont les premiers soutiens d'un système et d'une idéologie du low cost, qui aboutit à priver de toute valeur le travail et l'environnement, juge Natacha Polony, directrice de la rédaction de « Marianne ».
Ils ont presque l’air étonnés, les ministres, députés et représentants des partis qui ont gouverné la France depuis quarante ans, à chaque nouvelle crise, à chaque explosion de colère. « Crise » : le mot est-il adapté ? Une crise est une acmé, ce qui laisse supposer que les choses vont retrouver dans un bref délai leur état d’apaisement et de normalité. Le retour des paysans dans leurs exploitations n’y changera pourtant rien : les causes de leur malheur et de leur disparition sont en place depuis des décennies et ne semblent pas près de s’évanouir puisque ceux qui devraient s’y employer sont les premiers soutiens de ce système.