Les primo-accédants, généralement des jeunes aux moyens limités, sont pris en étau entre les prix très élevés du marché immobilier et de nouveaux obstacles dans l’accès à un crédit. Depuis l’été, un dossier sur deux se voit rejeté. Locataires à vie ?
« On va vers une génération de non-propriétaires », s’inquiète Henry Buzy-Cazaux, le président de l’Institut du management des services immobiliers (Imsi). Déjà pris à la gorge par les prix délirants du marché, les primo-accédants – généralement des jeunes avec des moyens limités – sont pris au piège par l’irruption de l’inflation. « Structurellement, les primo-accédants représentent 60 % des ventes dans l’immobilier ancien, on est en train de plonger autour de 40 % » constate Henry Buzy-Cazaux. La hausse des prix a entraîné un relèvement rapide des taux d’intérêt pour des prêts immobiliers, ce qui réduit mécaniquement le nombre de ménages « capables » d’emprunter. Mais ce n’est pas tout. Des dossiers de personnes solvables sont désormais bloqués par une règle légale : le taux d’usure. En clair, il s’agit du taux maximal auquel un prêt peut être accordé. Cette règle permet d’éviter que l’emprunteur ne soit abusé par sa banque et ne croule sous le poids d’un prêt trop important pour lui. Ce garde-fou, rassurant sur le papier, est devenu un blocage en ce moment.