Richard Boucherie est un « archéologue du légume » : depuis les Hauts-de-France, il ressuscite les variétés rustiques et oubliées, plus robustes face à la sécheresse.
« Pour s’adapter au changement climatique, il faut manger du cassoulet tous les jours. » Quand il a prononcé ces mots en conclusion d’un colloque de start-up alimentaires, Richard Boucherie savait de quoi il parlait : les haricots, légumes secs nourrissants, comptent parmi les plus résistants à la sécheresse. Même chose pour les légumes anciens, dits rustiques : « Leur rendement n’est pas énorme mais constant, ils savent encaisser un aléa naturel, tel qu’un coup de chaleur, et pousser sans engrais ni pesticides ni irrigation », explique-t-il. Retrouver les plantes potagères rares et oubliées, c’est précisément sa mission depuis 2010 au Centre régional de ressources génétiques des espaces naturels régionaux (CRRG) des Hauts-de-France. C’est aussi son héritage : « Je suis né dans un chou-fleur et une endive, mes parents étaient producteurs de légumes à Steenwerck, dans le Nord. »