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De gauche à droite, Brigitte Bourguignon, Florence Parly et Amélie de Montchalin.
De gauche à droite, Brigitte Bourguignon, Florence Parly et Amélie de Montchalin.
IP3 PRESS/MAXPPP/OLIVIER HOSLET/EFE/Newscom/MaxPPP/CHRISTOPHE PETIT TESSON/EPA/MaxPPP

Bourguignon, Parly, Montchalin,… Ces anciens ministres recasés par Macron

Piston

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Ils ont bénéficié d'un coup de pouce présidentiel pour leur reconversion, suscitant souvent l'ire des administrations et entreprises concernées. Qui sont ces ex du gouvernement ? « Marianne » a en a sélectionné quelques-uns aux promotions… édifiantes.

Le chômage n'aura pas été de longue durée. Après sa défaite sur le fil aux législatives , l'éphémère ministre de la Santé d'Élisabeth Borne , Brigitte Bourguignon, prendra la tête de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Un lot de consolation qui doit lui être accordé mercredi 31 août en Conseil des ministres, selon France Info . Une « promotion » qui s'inscrit dans une série de recasages opportuns pour les anciens membres des gouvernements nommés par Emmanuel Macron .

Jean Castex

L'ancien Premier ministre jurait ne pas vouloir reprendre la tête du conseil municipal de Prades (Pyrénées-Orientales) dont il fut maire jusqu'à sa nomination au gouvernement. « Je vais continuer à m’investir au niveau national, mais pas dans le champ de la politique », annonçait-il à L'Indépendant fin mai.

Ses ambitions n'auront pas été longtemps bridées : sur proposition du gouvernement, Castex était officiellement recasé à la présidence de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France, comme l'annonçait Le Journal officiel le 18 août. Un poste précédemment occupé par… Christophe Béchu , devenu ministre de la Transition écologique en remplacement d'Amélie de Montchalin dans le gouvernement Borne II.

Amélie de Montchalin

À peine héritait-elle du ministère de la transition écologique qu'Amélie de Montchalin devait démissionner de ses fonctions après avoir été sèchement battue par Jérôme Guedj (PS-Nupes) aux législatives. Dès lors, que faire de cette techno diplômée d'HEC et membre du gouvernement depuis 2019 ?

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Après que la rumeur d'une nomination à l'ambassade de France à Rome a hérissé le poil du corps diplomatique, l'ancienne ministre pourrait finalement obtenir un joli poste à Londres ou Madrid … profitant ainsi d'une réforme des grands corps qu'elle a elle-même pilotée, suscitant l'ire du Quai d'Orsay comme le révélait Marianne mi-juillet .

Emmanuelle Wargon

Certaines défaites ont bon goût. Après avoir, elle aussi, été laminée aux législatives, Emmanuelle Wargon effectuera sa rentrée à la tête de la technique Commission de régulation de l'énergie (CRE), l'autorité administrative indépendante chargée de veiller au bon fonctionnement du marché de l'énergie. Un poste particulièrement stratégique en ces temps de grandes tensions.

Ce « repêchage » n'est pas passé comme une lettre à la poste. Comme nous le racontions dans nos colonnes , à l'issue de son audition devant les Commissions des affaires économiques du Sénat et de l'Assemblée nationale, Emmanuelle Wargon avait vu une majorité de parlementaires s'opposer à sa nomination : 48 élus contre et 43 pour. Sauf que, dans cette situation, la Constitution stipule qu'« au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés » sont nécessaires pour s'opposer au choix du président de la République. Un succès en demi-teinte, donc.

Florence Parly

Retour à la case départ pour Florence Parly. Et quelle case ! Selon les informations de la Tribune, l'ancienne ministre des Armées, débarquée du gouvernement après la présidentielle, pourrait bien prendre la présidence – non exécutive – d'Air-France KLM. Une entreprise qu'elle connaît bien puisqu'elle fut directrice de la stratégie des investissements à la direction financière de la firme (2006-2009), directrice générale adjointe d'Air France Cargo (2009-2013), directrice générale adjointe de l’activité « Passage Point » à Point Orly et Escales France (2013-2014) et enfin membre du comité exécutif (2013-2014).

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Là aussi les acteurs du milieu n'ont pas manqué de faire connaître leurs réticences. Sa candidature, soutenue par l'État (actionnaire à 28,6 %), inquiète notamment le syndicat des pilotes d'Air France (SPAF), qui argue notamment de son « funeste » bilan à Air France Cargo et « ne souhaite pas qu’Air France reste le placard doré de hauts fonctionnaires ».

Cette nomination devrait toutefois recevoir l'aval de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Car, si le portefeuille ministériel de Florence Parly n'était pas lié au groupe, ce n'est pas le cas de l'ancien poste de son époux, Martin Vial, qui vient seulement de quitter la tête de l'Agence des participations de l'État (APE), et représentait en cette qualité l'État au conseil d'administration d'Air France-KLM.

Jean-Michel Blanquer

Le retour de Jean-Michel Blanquer à ses ouailles universitaires n'a – en apparence – rien d'une promotion. Toutefois, la levée de boucliers, suscitée par sa nomination à l'enseignement en tant que professeur de droit public à l'université Paris-Panthéon-Assas, a tout à voir avec un recasage déguisé. Après avoir été éjecté du gouvernement, puis défait aux législatives face au RN Thomas Ménagé, l'ex-ministre de l'Éducation nationale aurait bénéficié d'un traitement de faveur , à en croire un message aux enseignants adressé par le président de la faculté, Stéphane Braconnier.

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« Il m’a été demandé, en effet, d’envisager la possibilité d’accueillir au sein de notre université l’ancien ministre Jean-Michel Blanquer, agrégé de droit public en 1996 et spécialiste de droit constitutionnel et de droit public comparé », y expliquait-il, selon les informations de l'AFP. Si Stéphane Braconnier s'est ensuite empressé de démentir cette information dans un communiqué de presse, le mal était fait : « Il suffit qu’un ministre ait besoin d’un poste et on en trouve un, c’est scandaleux », dénonçait auprès de l'AFP Anne Roger, secrétaire générale du syndicat SNESUP-FSU.

Agnès Buzyn

C'est qu'on l'oubliait presque. Ex-ministre de la Santé, candidate (très) malheureuse à la mairie de Paris, mise en examen pour « mise en danger de la vie d'autrui » et placée sous le statut de témoin assisté pour « abstention de combattre un sinistre » dans le cadre de la gestion de la pandémie de Covid-19… Agnès Buzyn a finalement su rebondir en intégrant, fin juillet, la Cour des comptes pour cinq ans non renouvelables. Sur décret présidentiel, cela va de soi.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne