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Pour deux diplomates de l'ambassade de France en Ukraine, le récit que l’ambassadeur donne à lire dans son livre Au cœur de la guerre publié chez XO Editions est une « réécriture de l’histoire » qui a pour objectif « d’aider l’ambassadeur à bâtir sa propre légende ».
Pour deux diplomates de l'ambassade de France en Ukraine, le récit que l’ambassadeur donne à lire dans son livre Au cœur de la guerre publié chez XO Editions est une « réécriture de l’histoire » qui a pour objectif « d’aider l’ambassadeur à bâtir sa propre légende ».
AFP

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Évacuation de l'ambassade de France en Ukraine : la version d'Etienne de Poncins remise en cause

Guerre des récits

Par Nicolas Quénel

Publié le

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Ambassadeur de France en Ukraine, Étienne de Poncins publie « Au cœur de la guerre », son récit des premiers jours de l'invasion russe. Or, ce « récit exceptionnel », selon son éditeur, est aujourd’hui remis en cause par deux fonctionnaires de l’ambassade qui portent un tout autre regard, bien plus critique, sur la gestion de la crise.

C’est par mail que Guillaume* prend contact avec Marianne pour la première fois. Dans son courriel, ce fonctionnaire de l’ambassade de France en Ukraine entend donner sa propre version du début de la guerre et de la gestion de cette crise par les huiles du ministère des Affaires étrangères mais aussi par l’ambassadeur encore en poste, Étienne de Poncins. « Comme beaucoup de mes collègues présents à cette occasion je suis outré par la manière dont s'est déroulée cette séquence et par la réécriture qu'en font certains de nos décideurs » affirme-t-il. S’il était resté silencieux jusque-là, c’est à cause de l’obligation de discrétion que lui impose son métier. Le « déclic », pour lui, a été d’apprendre, par un collègue, que l’ambassadeur allait sortir un livre et que son récit « allait légèrement différer de notre réalité ». Alors, après avoir ruminé pendant des semaines, il se décide à prendre la parole aussi pour essayer, notamment d'« expliquer l’abandon par l’ambassade de Kiev des quelque 200 Français présents dans le pays au début du conflit ». Un sujet volontairement occulté par le ministère des Affaires étrangères, selon lui.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne