Classé à droite, auteur d'ouvrages médiatisés sur la fraude sociale, le juge Charles Prats est visé par une enquête administrative de l'Inspection générale de la justice. Dans la liste des griefs reprochés, des manquements au devoir de réserve, notamment. Son avocate, Caroline Wassermann, dénonce des accusations injustes.
Les livres de Charles Prats faisaient déjà débat. À présent, c'est sa pratique professionnelle qui interroge l'Inspection générale de la justice (IGJ), chargée d'une enquête à son sujet. Une procédure dévoilée récemment par Libération. Sauf que l'enquête a tourné court après que le juge et son avocat ont décidé de mettre fin à l'audition. Cette fois, pourtant, Éric Dupond-Moretti pensait avoir pris ses précautions, le garde des Sceaux n'a pas commis la même erreur qui lui vaut une mise en examen : la lettre de saisine de l'IGJ porte la signature de sa seule directrice de cabinet. Il n'empêche.
Cette procédure s'inscrit dans une longue série d'enquêtes internes de la Justice contre ses propres magistrats ciblant leur comportement professionnel ou personnel. Comme le note notre confrère de Libération, ces procédures ont rarement dépassé la dizaine ces dernières années. Ce n'est plus le cas désormais. Après avoir visé des magistrats plutôt classés à gauche, cette fois, c'est un juge encarté à droite qui est mis en cause.
Un observateur des fraudes sociales
Charles Prats s'est fait un nom en se spécialisant dans la lutte contre la fraude sociale. Un domaine sur lequel il a longuement travaillé comme douanier avant d'enfiler l'hermine. De cette expérience, il a tiré deux ouvrages, le dernier étant Le Cartel des fraudes 2. Avec des chiffres, beaucoup de chiffres forts intéressants mais qui peuvent faire tourner la tête et nourrir les fantasmes de certains. Comme ceux qui font mine de vouloir sauver la Sécu mais rêvent secrètement de la démanteler en la caricaturant en corne d'abondance regorgeant de prestations indues versées notamment aux immigrées. C'est ainsi qu'Éric Zemmour, lors de son débat avec Jean-Luc Mélenchon, a longuement cité le livre de Prats.
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