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Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.
PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN/MAXPPP

"Le grand pardon n'est pas possible" : le PS veut exclure les dissidents aux législatives

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Le Parti socialiste a lancé une procédure d'exclusion de 79 dissidents, candidats ou suppléants aux législatives contre des candidats de la Nouvelle union populaire écologique et sociale

Le parti à la rose entre en guerre contre les dissidents socialistes. Le mouvement a lancé une procédure d'exclusion de 79 dissidents, candidats ou suppléants aux législatives contre des candidats de la Nouvelle union populaire écologique et sociale, selon l'AFP. La décision a été prise lors d'un bureau national du PS mardi soir. La direction a demandé au bureau de suspendre immédiatement 79 personnes, « avec saisine de la commission nationale des conflits, en vue de leur exclusion », a indiqué à l'AFP la numéro deux du parti, Corinne Narassiguin.

Le bureau national a voté pour cette suspension par 31 voix pour et 17 contre, a précisé Patrick Mennucci, membre du courant minoritaire opposé à la direction du parti, dénonçant une « purge ». Parmi les dissidents se trouvent l'ancien ministre des Transports Frédéric Cuvillier, qui était suppléant d'une candidate dissidente du Pas-de-Calais, le député de l'Ariège Laurent Panifous, élu face au député sortant et candidat de la Nupes-LFI Michel Larive, le patron du PS en Ardèche Laurent Ughetto, mais aussi tous les dissidents de la Sarthe soutenus par le maire du Mans Stéphane Le Foll, ou ceux de l'Hérault soutenus par la présidente de la région Occitanie Carole Delga et le maire de Montpellier Michaël Delafosse.

Ouverture prochaine d’une commission d’enquête

Le secrétaire national, Olivier Faure, avait dit à plusieurs reprises que les socialistes ayant fait le choix de maintenir leur candidature contre l'accord de la Nupes s'excluaient « de fait » du parti. « Le grand pardon n'est pas possible », a fait valoir Corinne Narassiguin. « Il faut que le Parti socialiste reste crédible, et retrouve le sens de la règle et de la vie collective. Il faut qu'on ait des règles politiques claires en interne, mais aussi vis-à-vis de nos partenaires », a-t-elle dit.

Par ailleurs, « on réfléchit à ce qu'on fait par rapport aux soutiens » qui, comme Carole Delga, ou l'ancien président François Hollande, se sont mobilisés pour les candidats dissidents , a ajouté Corinne Narassiguin. « On est dans une démarche où on veut parler avec eux », « voir dans quel état d'esprit ils sont, pas déclencher une guerre interne », « ça n'a pas de sens d'envoyer un ancien président de la République devant la commission des conflits », précise-t-elle, même si en interne, « certains nous reprochent d'être trop magnanimes ». Olivier Faure devrait rencontrer Carole Delga prochainement, a-t-elle indiqué.

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« Une commission d'enquête » devrait également être mise en place pour « regarder le cas des fédérations dont on nous a signalé qu'elles auraient financé des dissidents, c'est un cas de déloyauté au parti », a ajouté Corinne Narassiguin. « Ils veulent montrer à Jean-Luc Mélenchon qu'ils sont capables de maîtriser leur opposition », a estimé Patrick Mennucci, pour qui la question des dissidents est une question « politique », qui « aurait dû se régler lors du prochain congrès », prévu en fin d'année. Il a souligné que si son courant minoritaire l'emportait lors du Congrès, toutes les exclusions seraient annulées.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne