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Société Police et Justice
Une guerre de la drogue de plus en plus meurtrière terrorise les habitants du quartier Pissevin.
Une guerre de la drogue de plus en plus meurtrière terrorise les habitants du quartier Pissevin.
Pascal Guyot / AFP

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Tirs de kalachnikov et mercenaires de 18 ans : à Nîmes, cette "guerre des stups qui n'en finit pas"

Reportage

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Fayed, un enfant de 10 ans, a été tué d’un tir de Kalachnikov le 21 août dans le quartier Pissevin, à Nîmes. Une guerre de la drogue de plus en plus meurtrière terrorise les habitants, qui vivent au milieu des commandos armés. Et la conséquence tragique d'un immobilisme politique conjugué à une explosion internationale du trafic.

Sarah étendait son linge à la fenêtre lorsque les détonations ont commencé. En un instant, elle a reconnu le bruit des Kalachnikov. Elle a fermé ses volets, trouvé refuge dans sa chambre avec son bébé. En quelques minutes, plus de cinquante tirs retentissent dans la nuit. « Cette guerre, ça n’en finit pas. Une balle perdue peut arriver à tout moment. Les tireurs sortent le matin, le soir… », témoigne cette mère qui vit avec ses trois enfants dans une barre d'immeuble du quartier Pissevin, 11 000 habitants, à Nîmes (Gard).

Les balles qu’elle a entendues, le 21 août, vers 23 h 15, ont tué le petit Fayed, 10 ans. Son oncle circulait en Renault Mégane sur la « dalle » au pied des tours blanchâtres de Pissevin, quand ils ont été arrosés de tirs par un tueur encagoulé. Trois balles ont touché l’oncle, un militaire originaire de Mayotte, dans le dos. Il a survécu, pas son neveu. « Ces personnes se sont retrouvées mauvais endroit au mauvais moment », a sobrement déploré la procureure, Cécile Gensac. Quatre tireurs auraient rôdé à Pissevin ce soir-là en vue de tuer des rivaux. Selon un enquêteur de Nîmes, « c’est sans doute une erreur, ils ont dû se tromper de voiture ».

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne