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« Le romantisme, comme le populisme, illustre une angoisse devant le temps qui arrive et une exaltation du temps d'autrefois. »
« Le romantisme, comme le populisme, illustre une angoisse devant le temps qui arrive et une exaltation du temps d'autrefois. »
Manuel Cohen via AFP

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Kamel Daoud : "Une ex-colonie comme l’Algérie est une ex-décolonisation permanente"

Le banc public

Par Kamel Daoud

Publié le

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Notre chroniqueur, l'écrivain Kamel Daoud, Prix Goncourt du premier roman 2015 pour « Meursault, contre-enquête », revient sur les liens prêtés entre Lamartine, grande figure du lyrisme et la décolonisation de l'Algérie.

« Ô temps, suspends ton vol ! » Lamartine, un décolonisateur algérien ? Il faut doucement y aller pour expliquer ce petit outrage à la grande figure du lyrisme. D’abord, le poète est français. On le sait depuis les premiers bancs d’école. Ensuite, le beau vers demeure un classique du romantisme : cette envie de tout arrêter de l’usure, de revenir vers l’instant T d’un amour, de surseoir à la vieillesse ou à la séparation, de soupirer après l’éternité est l’éloge de la statique amoureuse. Tout le romantisme s’y retrouve : retourner au moment où l’on a brillé de mille feux et connu mille bonheurs. Finalement, le romantisme, comme le populisme, illustre une angoisse devant le temps qui arrive et une exaltation du temps d’autrefois.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne