Avec cette énième resucée de sa saga familiale, parue ce vendredi 26 avril et retraçant cette fois l'histoire de sa mère qui fuit un homme violent, Édouard Louis sombre, de nouveau, dans le récit de sa petite personne. Et en profite pour se racheter une conscience en jouant au Bon Samaritain.
Édouard Louis vaut mieux que le commun des mortels. À seulement 31 ans, le transfuge de classe le plus célèbre de France, diplômé de l’École normale supérieure et de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), a déjà dirigé deux ouvrages en sciences politiques (dont un avec le réalisateur Ken Loach ) et signé six romans. En finir avec Eddy Bellegueule , le premier, paru il y a tout juste dix ans, racontait son enfance dans les milieux populaires de la Picardie, entre harcèlement scolaire, racisme, homophobie et brimades familiales. Traduit dans une vingtaine de langues, il a propulsé son auteur sous le feu des projecteurs.
À LIRE AUSSI : Didier Eribon, Geoffroy de Lagasnerie, Édouard Louis : le maître censeur et sa relève
Depuis, Édouard Louis recycle. Comment son paternel a été détruit par le capitalisme (Qui a tué mon père, 2018), comment sa mère s'est libérée de la domination masculine (Combats et métamorphoses d'une femme, 2021), comment Eddy, renommé Édouard, est devenu un bourgeois ordinaire (Changer : méthode, 2021)… Avec ce sixième opus, sobrement intitulé Monique s'évade, rebelote : on retrouve sa génitrice qui doit, de nouveau… fuir la toxicité d'un homme alcoolique et violent.
