Axant sa rentrée quasi exclusivement sur l’immigration, sans trop taper sur le chef de l'État, le patron des Républicains sait combien sa marge de manœuvre est réduite d’ici les européennes de juin prochain.
« C’était chiant, mais c’est une chance, paradoxalement. » En marge du meeting de rentrée d’Éric Ciotti, le 27 août, un conseiller politique des Républicains (LR) nous en a glissé ce résumé. La droite jadis « de gouvernement » entame la saison bloquée en Ligue 2, ne fait pas l’actualité, mais au moins, elle n’est pas au cœur d’une polémique. Et elle n’a pas été confrontée, comme Gérald Darmanin à Tourcoing le même jour, à une habile manœuvre de son propre camp – et de sa Première ministre, excusez du peu – destinée à corseter ses ambitions.
En politique, il faut savoir saisir chaque centimètre de terrain disponible. Montrer les muscles même quand on est à court de vitamines. Au Cannet, fief de son amie azuréenne Michèle Tabarot, le patron de LR a récité ses gammes. Immigration, sécurité, communautarisme, baisse massive des impôts… La panoplie habituelle. Bonne pour séduire le militant zélé et l'électrice niçoise âgée, mais quasiment figée depuis qu’Éric Ciotti a fait campagne, fin 2022, pour conquérir son parti. « Pourtant, il a eu tout l’été pour préparer son discours… Éric gère son statut, regrette un membre de la direction. Du coup, il a fait du classique. Une resucée de ce qu’on a déjà entendu. » Risque zéro.