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La justice vient en effet de reconnaître à leurs représentants syndicaux le droit d’accéder à certains des engagements pris envers l’État français, engagements dont la teneur a conditionné l’accord préalable du gouvernement afin de protéger les intérêts nationaux que représentent ces entreprises stratégiques.
La justice vient en effet de reconnaître à leurs représentants syndicaux le droit d’accéder à certains des engagements pris envers l’État français, engagements dont la teneur a conditionné l’accord préalable du gouvernement afin de protéger les intérêts nationaux que représentent ces entreprises stratégiques.
Smith Collection/Gado/Sipa USA/S

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Rachat d'Alcatel par Nokia : le tribunal administratif de Paris fait sauter le secret des affaires

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Les représentants de la CFE-CGC et de la CGT du groupe Nokia ont obtenu le droit d’accéder aux lettres d’engagements négociés avec l’État français lors du rachat d’Alcatel-Lucent en 2016 par l’entreprise finlandaise. Autrement dit, d’accéder à ces promesses jusqu’alors tenues secrètes.

Une révolution. Voici ce qu’annonce le jugement rendu par le tribunal administratif de Paris le 23 juin dernier en faveur des salariés de fleurons industriels tels qu'Alcatel-Lucent vendus à des investisseurs étrangers dans le cadre du décret dit Montebourg de 2014, qui permet au gouvernement de refuser des investisseurs étrangers dans des secteurs stratégiques. La justice vient en effet de reconnaître à des représentants syndicaux le droit d’accéder à certains des engagements pris envers l’État français, engagements dont la teneur a conditionné l’accord préalable du gouvernement afin de protéger les intérêts nationaux que représentent ces entreprises.

Dans le viseur des syndicalistes : le maintien de l'emploi. Depuis le rachat d'Alcatel-Lucent par le Finlandais Nokia en 2016, les licenciements s'enchaînent, ciblant principalement les cadres et les ingénieurs. « Nous n’avons jamais eu accès au document officiel mais de ce que l’on sait, Nokia s’engageait à maintenir les 4 200 emplois pendant trois ans et, dans les quatre ans suivant l'opération, à recruter 500 ingénieurs supplémentaires en R&D [recherche et développement] », précise le responsable syndical CFE-CGC du groupe Nokia, Olivier Marcé. Son camarade Laurent Richard, délégué syndical central de la CGT, poursuit : « Nous en sommes au quatrième plan de licenciements depuis le rachat. Entre les créations ponctuelles et les suppressions de postes, c’est un salarié sur trois qui est passé à la trappe… » Au total, 1 800 emplois ont été supprimés depuis le rachat. Un poste détruit sur deux concerne un cadre ou un ingénieur.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne