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Conseil de défense sur l’énergie : quelques annonces, beaucoup de questions
Conseil de défense sur l’énergie
ROMAIN GAILLARD-POOL/SIPA

Conseil de défense sur l’énergie : quelques annonces, beaucoup de questions

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La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a tenu à rassurer les Français sur les stocks de gaz, à l’approche de l’hiver. Cependant, le calendrier des mesures reste encore très flou.

À quatre mois de l’hiver, le gouvernement s’est voulu rassurant. Il a « anticipé la situation depuis plusieurs mois », a indiqué vendredi 2 septembre la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, à l’issue d’un conseil de défense sur l’énergie. D'abord, sur l’approvisionnement en énergie : les stocks de gaz sont désormais remplis à 92 %. « Nous sommes quasiment à l’objectif avec deux mois d’avance », souligne-t-elle, avant d’annoncer que EDF s’était engagé « à redémarrer tous les réacteurs pour cet hiver ». Actuellement, les livraisons de gaz russe sont « au plus bas » et, concernant l'électricité, 32 réacteurs sont à l’arrêt « pour cause de corrosion ou de maintenance ».

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« La clé, c’est la mobilisation générale », a expliqué la ministre. Ainsi, elle promet que la « solidarité européenne » sera renforcée. Les échanges d’électricités et de gaz avec l’Espagne et l’Allemagne seront accrus afin d’éviter toute coupure. Des « efforts collectifs, proportionnés et raisonnables » seront également demandés aux Français, en conformité avec le « plan de sobriété » et pour éviter des mesures contraignantes. « L’Etat prendra sa part et sera exemplaire. (…) La sobriété, c’est la chasse au gaspillage, ce n’est pas demander aux entreprises de baisser leur production ou leur activité » assure Agnès Pannier-Runacher. « L’objectif est de réduire de 10 % notre consommation d’énergie », précise-t-elle en reprenant les propos d’Elisabeth Borne devant les entrepreneurs du Medef, le 29 août.

Des précisions « dans les prochaines semaines »

Ce conseil de défense, présidé par Emmanuel Macron, était censé définir les prochaines étapes pour préparer l’hiver. Cela dit, beaucoup de questions demeurent sans réponse. « Nous amortirons une partie de l’augmentation du prix de l’électricité », y compris après la fin du bouclier tarifaire fin 2022, promet la ministre. Dans quelles conditions ? Les détails seront « discutés dans les prochaines semaines ».

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En ce qui concerne le programme des mesures, Agnès Pannier-Runacher a annoncé la tenue d’un conseil extraordinaire des ministres européens de l’énergie le 9 septembre. « Une commission devra faire des propositions pour faire face à l’emballement des prix. » Mi-septembre, les gestionnaires de réseaux préciseront leur calendrier.

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Interrogée sur un éventuel recours au télétravail pour limiter le chauffage dans les entreprises, l'ex-secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances bat en touche : « Le levier le plus efficace aujourd’hui, c’est celui du chauffage. » Le gain d’un degré représente 7 % de la consommation d’un acteur, ajoute-t-elle. Pour rappel, les dispositions inscrites dans le Code de l'énergie depuis le 1er janvier 2007, préconisent de limiter la température du chauffage à 19 °C, et de ne déclencher la climatisation qu'à partir d'une température de 26 °C à l'intérieur des bâtiments. À ce jour, aucune sanction n'était prévue en cas de non-application.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne