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"Ma jambe, c'est 'Elephant Man' !" : comment les fluoroquinolones m'ont pourri la vie
La Lévofloxacine fait partie de la famille des fluoroquinolones, une classe d’antibiotiques très efficaces mais aux effets délétères terribles.
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"Ma jambe, c'est 'Elephant Man' !" : comment les fluoroquinolones m'ont pourri la vie

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Journaliste et collaborateur de « Marianne », Frédéric Dessort revient sur la façon dont une banale infection bactérienne a fortement affecté sa vie et sa santé, après que son médecin lui a prescrit de la Lévofloxacine, un médicament qui fait partie de la famille des fluoroquinolones, une classe d’antibiotiques très efficaces mais aux effets délétères terribles.

Nous sommes le 19 août. Canicule à Toulouse. Il fait particulièrement chaud dans ma chambre, mais je grelotte, j’ai de la fièvre et des douleurs au bas-ventre. Quelques heures plus tard, je file chez SOS Médecins – je suis tombé malade un samedi. Un toubib, sympa, la trentaine, m’ausculte. J’ai 39 de fièvre, et il confirme ce que je soupçonne : je me suis chopé une infection bactérienne de la prostate. « Je vais vous prescrire de la Lévofloxacine », m’annonce-t-il. De la quoi ? Je n’y connais rien, je lui fais confiance. « Ne faites pas d’exercice physique pendant le traitement », ajoute-t-il, sans plus de précisions. OK, doc. Je prends mes cachetons, je me dis, je suis sauvé, parce que les mictions, ces dernières heures, c’était un peu du genre pisser du verre brisé.

Sauvé ? Il faut voir. En quelques heures, je ressens des sensations étranges dans mon corps, comme si j’entrais dans de la ouate. Mon esprit est embrumé. Quatre jours plus tard, ma toubib généraliste prend le relais. Elle confirme la molécule prescrite en première intention pour dix jours supplémentaires. La Lévofloxacine fait partie de la famille des fluoroquinolones, une classe d’antibiotiques très efficaces mais aux effets délétères terribles. Je me rends en pharmacie pour prendre la deuxième salve de boîtes de cachets.

Là, je découvre le pot aux roses. La praticienne m’assène : « Ne faites pas de sport pendant le traitement, il y a des cas avérés de rupture de tendons d’Achille » sous fluoroquinolones. Je me dis, ça y est, encore autre chose. Ai-je le choix ? On m’a toujours dit qu’il ne fallait pas interrompre la prise d’antibiotiques pour ne pas générer de bactéries résistantes. Je prends donc ma prescription, résigné et avec un sentiment de dégoût, d’être piégé. En quelques jours, je commence à ressentir des douleurs aux deux tendons d’Achille.

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La marche devient difficile. Des sensations bizarres s'ajoutent au tableau. Je ressens des brûlures aux jambes, surtout à droite. Des brûlures, alors que je ne suis pas brûlé ! Elles se manifestent par plaques. Qui se déplacent, se meuvent à la surface de mes jambes.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne