Au sud de Lyon, à l’aplomb du Rhône, ce vignoble du vertige produit un vin blanc sans pareil. Son histoire n’a rien d’un long fleuve tranquille et magnifie ses envoûtantes saveurs.
Régalons-nous des mots de Sénèque, ce philosophe romain essentiel dont Corneille s’inspira dans Le Cid. « Le gladiateur tient à déshonneur d’avoir en face un trop faible adversaire ; il sait qu’on triomphe sans gloire quand on a vaincu sans péril. » (De la providence, III, 4, trad. J Baillard, 1914).
Plantons le décor antique puisque le vignoble des vins de Vienne (Côte Rôtie, Condrieu, Seyssuel) a plus de deux millénaires. Ici comme ailleurs, les Romains ont colonisé la Gaule en lui donnant la culture de la vigne et du vin sur de bons terroirs.
En 1781, dans son Histoire naturelle du Dauphiné parue en 1781, Faujas de Saint-Fond porte au pinacle les vins de vionnier (le viognier actuel) de Condrieu. Six ans plus tard, le futur président américain Thomas Jefferson est en visite à Château-Grillet (enclave dans l’aire de Condrieu et AOC à part entière depuis 1936) dont il apprécie grandement la finesse du vin.
