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De gauche à droite : le préfet Christian Gravel, secrétaire général du CIPDR et démissionnaire, Donatien Le Vaillant, l'actuel chef de la Miviludes, et Sonia Backès, ancienne secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté.
De gauche à droite : le préfet Christian Gravel, secrétaire général du CIPDR et démissionnaire, Donatien Le Vaillant, l'actuel chef de la Miviludes, et Sonia Backès, ancienne secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté.
Hans Lucas via AFP / Amaury Cornu

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Lutte anti-sectes : la Miviludes réduite au strict minimum… avant la disparition définitive ?

Enquête

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Malmenée depuis plusieurs années par des réductions d’effectifs et une réorganisation controversée, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) agonise lentement, en dépit des promesses gouvernementales.

« S’ils avaient voulu massacrer la Miviludes, ils n’auraient pas pu faire mieux » souffle un haut fonctionnaire proche de cette instance créée en 2002. Malgré ses succès passés, la Miviludes semble en effet mal en point. Côté façade, tout semble pourtant aller pour le mieux : les 9 et 10 mars se tenaient les Assises contre les dérives sectaires au ministère de l’Intérieur. Résultat ? « Un projet de loi, une stratégie nationale et une circulaire aux préfets ont donné lieu à des travaux préparatoires et à des échanges interministériels », nous assure, succinct, le service de communication qui chapeaute la Miviludes. En l’absence d’éléments plus concrets, on nous précise qu’« un renforcement des effectifs de la Mission a également été annoncé ». Avec pour objectif de passer « de 12 à 15 ou 16 personnes d’ici à la fin de l’année 2023 ». Selon nos informations, la Miviludes regrouperait aujourd’hui, en tout et pour tout, un chef de service et son adjointe, ainsi que six conseillers et deux contractuels arrivés récemment, soit dix personnes au total. En bref, le phénomène sectaire, qui totalise 500 000 victimes en France et a vu les signalements bondir de 50 % depuis 2015, ne repose plus que sur six fonctionnaires de la Miviludes, détachés des ministères de l’Intérieur, des Finances, de la Santé et de l’­Éducation nationale.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne