En dépit des mesures destinées à affaiblir la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine, Moscou déborde d’ingéniosité et de flexibilité, avec la complicité de ses voisins, pour contourner ces interdits. L’Occident tente de colmater les trous dans la raquette, sans grand succès pour l’instant.
Le 18 juillet, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriy Yermak, postait une photo d’un drone Shahed de fabrication iranienne tiré par l’armée russe sur la ville côtière ukrainienne de Mykolaïv : sur son carburateur apparaissaient clairement le nom de son fabricant, l’américain Tillotson, et la mention « made in Ireland ». En visite ce jour-là à Kiev, le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, promettait une enquête : « Je ne crois pas que des sociétés irlandaises aient contourné les sanctions européennes, estimait-il après avoir rappelé la neutralité de son pays. Il est possible que des tiers servent d’intermédiaires. »
Le 2 août, c’est un soldat ukrainien qui postait sur son compte Twitter la photo d’un moteur trouvé sur un drone russe Lancet : « Découverte “intéressante” venue du ciel à Bakhmout. Sous le ruban adhésif apparaît le nom du fabricant de ce moteur : la société tchèque AXI Model Motors. Voir des composants d’un pays de l’Otan dans un drone russe est pour le moins étrange. » Le moteur, destiné à des engins civils, « faisait partie de lots vendus avant la guerre en Chine et au Kirghizistan. Ils ont dû les réexporter » se défend AXI Model Motors, qui assure en avoir cessé la production depuis un an.