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500 euros d'amende pour le militant anti-négrophobie qui avait tagué la statue de Colbert
L'homme qui a tagué la statue de Colbert a été condamné à 500 euros d'amende.
© Samuel Boivin / NurPhoto / NurPhoto via AFP

500 euros d'amende pour le militant anti-négrophobie qui avait tagué la statue de Colbert

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Franco Lollia, militant anti-négrophobie, a été condamné ce lundi 28 juin à une amende de 500 euros. Il était poursuivi par le ministère public pour avoir tagué « Négrophobie d'État » sur une statue de Colbert. Le militant devra également payer 1 040 euros à l'Assemblée nationale, partie civile dans ce dossier.

Franco Lollia, militant guadeloupéen anti-négrophobie de 49 ans, a été condamné ce lundi 28 juin pour dégradation de bien public. Il avait tagué les mots « négrophobie d'état » en lettres rouges sur le socle de la statue de Colbert située devant l'Assemblée nationale. Le militant va devoir payer une amende de 500 euros ainsi que 1 040 euros à l'Assemblée, partie civile dans cette affaire, pour le préjudice matériel.

En réaction, Franco Lollia a estimé, auprès de l'AFP, qu'elle « montre que la France n'a jamais rompu avec le Code noir ». Le condamné affirme que « l'État français, toujours néocolonial, continue à assumer de manière officieuse la négrophobie d'État ». Pour son avocat Guy Florentin, « la seule réponse à une demande de justice sociale, c'est le déni et la répression ». La robe noire assure même que « la justice se (fait) complice d'un crime contre l'humanité ». Il a d'ores et déjà annoncé qu'il fera appel.

Geste politique et procès de l'esclavage

L'affaire avait ému la majorité de la classe politique. L'acte de Franco Lollia s'inscrivait dans la lignée des manifestations antiracistes qui ont suivi le meurtre de George Floyd aux États-Unis. Lors du procès, les avocats du militant guadeloupéen avaient affirmé que le tag s'inscrivait « dans une démarche de protestation, d'un courant mondial qui parcourt la planète pour éradiquer les vestiges et symboles de l'oppression qu'ont vécue des millions d'Africains déportés ».

Le prévenu regrettait que le ministère public le poursuive pour « dégradation de bien public », considérant avoir procédé à un acte politique. L'audience s'est rapidement transformée en procès de l'esclavage, en appelant notamment à la barre la sociologue Françoise Vergès, universitaire proche des mouvements décoloniaux.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne