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Michel Onfray : "Macron est un croque-mort de la nation"
Michel Onfray : "Notre époque est malade d’une surdose de moraline qui empêche tout travail généalogique."
AFP

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Michel Onfray : "Macron est un croque-mort de la nation"

Le grand entretien du jeudi

Propos recueillis par

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Michel Onfray vient de faire paraître « Foutriquet » (Albin Michel), un recueil de textes pamphlétaires sur le quinquennat d'Emmanuel Macron. On a discuté de ce dernier avec lui, mais aussi de la campagne présidentielle en cours et de la candidature d'Éric Zemmour – qui avait « le bon diagnostic » selon lui mais « n’a pas suivi par une bonne thérapie ».

Marianne : Alors que vous faites paraître Foutriquet (Albin Michel) pour raconter le quinquennat Macron, l’affaire McKinsey n'en finit plus d'agiter l'actualité politique. Qu’est-ce que celle-ci vous inspire ?

Michel Onfray : Cette affaire valide, hélas, mes thèses sur les présidents maastrichtiens de la République française. C’est-à-dire tous sans exception depuis le Mitterrand de 1983 qui, à cette date, renonce au souverainisme en même temps qu’au socialisme – c’est-à-dire à la possibilité de mener la politique voulue par le peuple pour le peuple – au nom d’un saint-simonisme libéral visant l’État total planétaire. Tous les présidents, donc, ont travaillé à la dilution de la France dans l’acide mondialiste via l’Europe de Jean Monnet préférée à l’Europe du général de Gaulle qui allait de l’Atlantique jusqu’à l’Oural – une politique qui, si elle avait été conduite, nous aurait évité de nourrir l’actuel impérialisme de type fasciste de Poutine…

« Nonobstant, le chef de l’État va employer des officines privées, payées avec l’argent du contribuable deux fois ponctionné. »

L’impôt est élevé en France et payé par les plus modestes sous forme de TVA et ce pour qu’entre autres choses nous disposions d’une armée de fonctionnaires d’État pour mettre en place la politique voulue par le peuple lors des élections – qui, rappelons-le, ont toutes été perdues par Macron pendant cinq ans. Nonobstant, le chef de l’État va employer des officines privées, payées avec l’argent du contribuable deux fois ponctionné, qui travaillent avec les membres du pouvoir depuis des années, pour activer la casse nationale et mener à bien la politique dont la feuille de route est donnée à Davos.

Le problème tient donc au rapport à l'Union européenne de nos gouvernants ?

Le prochain président de la République sera maastrichtien lui aussi. Assez probablement Macron, mais si d’aventure c’était Marine Le Pen, elle a déjà donné des gages à la caste en affirmant qu’elle ne toucherait à rien de l’Europe de Maastricht. Quiconque dans cette campagne présidentielle n’est pas souverainiste ment au peuple : ne pas recouvrer sa souveraineté c’est se trouver condamné à mener la même politique que Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne