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Politique Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon, le 10 septembre 2022 à la Fête de l'Humanité à Bretigny-sur-Orge.
Jean-Luc Mélenchon, le 10 septembre 2022 à la Fête de l'Humanité à Bretigny-sur-Orge.
Thomas SAMSON / AFP

Les critiques fusent contre Mélenchon après son appel à "faire mieux" qu’en 1789

Jean-Luc le révolutionnaire

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Dans un tweet publié ce jeudi 6 octobre, le leader de la France Insoumise a fait référence à la Révolution française pour évoquer « la marche » commune à gauche prévue le 16 octobre. Cette curieuse comparaison a essuyé un torrent de critiques dans les rangs de la Macronie mais aussi dans ceux de la Nupes.

Nouvelle tempête au sein de la Nupes, cette fois directement éclaboussée par son leader : Jean-Luc Mélenchon. Dans un tweet publié ce jeudi 6 octobre, le chef de file de la France Insoumise a fait référence à la Révolution française pour évoquer « la marche » commune à gauche, prévue ce dimanche 16 octobre. « Le 5 et le 6 octobre 1789 les femmes marchent sur Versailles contre la vie chère. Elles ramènent le roi, la reine et le dauphin de force à Paris sous contrôle populaire. Faites mieux le 16 octobre » a-t-il écrit sur le réseau social.

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Si non seulement le projet apparaît peu clair, il a surtout indigné les foules : à commencer par un autre ténor de la Nupes, Olivier Faure. Le patron du PS a reproché jeudi soir à Jean-Luc Mélenchon une « provocation » après ses écrits. « Là Jean Luc tu peux faire mieux. La provocation n’est pas toujours le meilleur moyen de se faire entendre. Il n’y a plus ni roi ni reine. Nous n’aurons ni pique ni fourche. Notre mobilisation sera non violente et sa force c’est son message : la justice contre le désordre social », écrit le député de Seine-et-Marne en réponse au message envoyé quelques heures plus tôt par l'ex-candidat LFI à la présidentielle.

Face à la colère du patron du PS, la cheffe de file des Insoumis à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot a tenté dans la même soirée de temporiser. « Cher Olivier, pas d’inquiétude. Ce que nous aurons en commun, du 5 et 6 octobre 1789 au 16 octobre 2022, c’est la colère et la révolte face à l’injustice. Écrivons l’histoire et déferlons avec enfants, amis et voisins à la marche du 16 octobre » a-t-elle écrit sur Twitter. Une mise au point, qui n’a toutefois pas permis de calmer les troupes à gauche, notamment les plus dissidentes. Le sénateur PS du Val-d’Oise Rachid Temal tout comme le député PS de la Mayenne Guillaume Garot ont par exemple vivement condamné les écrits de Jean-Luc Mélenchon.

« Appel à la violence sociale »

Dans les rangs de la Macronie et de l’exécutif, on ne s’est sans surprise pas privé de torpiller le leader de la Nupes. Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a accusé ce vendredi Jean-Luc Mélenchon de « dépasser les bornes » avec son « appel à la violence sociale » a-t-il déclaré sur BFMTV. Même son de cloche pour sa camarade du gouvernement Olivia Grégoire, qui a commenté le tweet : « Ce qui est excessif est insignifiant ». « Pendant ce temps, d'autres travaillent à l'Assemblée nationale » a encore lâché la ministre chargée des PME sur franceinfo.

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Invitée sur Public Sénat ce vendredi, la marcheuse Aurore Bergé somme carrément le leader Insoumis de « clarifier » sa « position ». « Quand je vois les propos de Jean-Luc Mélenchon qui, dans une espèce de métaphore par rapport à ce qu'il s'est passé lors de la Révolution française, considère qu'il faudrait faire mieux… Faire mieux que d'arriver à emmener le roi et la reine, c'est quoi ? C'est la guillotine pour le président de la République ». La présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale estime que l'Insoumis « n'est pas crédible pour continuer à être un homme politique ». Et d'ajouter : « Les responsables politiques ne devraient jamais plaider pour la violence. Quand on se dit républicain et démocrate, il y a des mots que l'on n'a pas le droit d'employer, sinon on n’est pas digne de représenter les Français ».

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne