Depuis le massacre commis par le Hamas, la guerre dans la bande de Gaza est rapportée heure par heure, en France comme à l’étranger. Force est de constater que la neutralité journalistique sur un tel conflit est une mission périlleuse. On a regardé la télé une journée entière de novembre, voici le verdict.
BBC
Difficile équilibre
Vendredi 10 novembre, dès l’aube, la chaîne publique britannique d’info en continu BBC World ouvre son journal sur la guerre entre Israël et le Hamas. Le « breaking news » de la matinée est l’offensive de Tsahal contre l’hôpital Al-Shifa à Gaza. Depuis le sud d’Israël, un correspondant de la BBC dit entendre des explosions. Des images montrent un gros nuage de fumée au-dessus de Gaza, puis des Gazaouis fuyant à pied sur l’un des deux corridors ouverts par Israël. Suit un second sujet sur la tension montante en Cisjordanie occupée et les craintes d’une contagion du conflit dans la région. Retour à Gaza, où « on rapporte de violents combats autour des hôpitaux, dont le principal, Al-Shifa, où de nombreux Gazaouis s’étaient réfugiés ». Le journaliste Marc Lowen interroge un correspondant local de la BBC : « La direction de l’hôpital aurait déclaré qu’elle refusait de le quitter. Est-ce vrai ? » Réponse : « J’ai parlé à un ambulancier, qui m’a dit que la situation était très dure, mais qu’il n’y avait pas encore de soldats israéliens dans l’hôpital, ils entourent le bâtiment. » Il faudra attendre 13 heures pour qu’un Israélien intervienne à l’antenne. Le général à la retraite Amos Yadlin explique que le commandement du Hamas est caché sous l’hôpital. « Nous ne visons que le Hamas. S’ils libéraient les otages, le cessez-le-feu serait immédiat » affirme-t-il. Marc Lowen cite alors les accusations de crimes de guerre israéliens. De quoi agacer le général : « Je ne me souviens pas que la BBC se soit émue du sort des habitants de Dresde, en févier 1945 »…