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« Je savais que je n’arrêterais pas de coiffer mais la charge du salon était trop lourde. Je saturais de l’administratif, du bruit… Je ne supportais plus d’entendre le téléphone sonner. Je n’avais donc aucun remords à arrêter. »
« Je savais que je n’arrêterais pas de coiffer mais la charge du salon était trop lourde. Je saturais de l’administratif, du bruit… Je ne supportais plus d’entendre le téléphone sonner. Je n’avais donc aucun remords à arrêter. »
Pascal Bachelet / BSIP via AFP

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Catherine, 68 ans, ex-coiffeuse : "L’obsession du rendement a fait de nous des tiroirs-caisses"

Mon premier et mon dernier jour de boulot

Par Morgane Pubert

Publié le

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Puisque les cent jours que s’était donnés Emmanuel Macron pour un « nouveau pacte du travail » durent depuis un an, « Marianne » poursuit son récit du premier et dernier jour de boulot d’une dizaine de Français. Ils vont nous raconter comment leur vie professionnelle s'est transformée. Le récit de ces anciens permettra de comprendre la crise de sens au travail, qui traverse aujourd'hui toutes les professions. Catherine, 68 ans, nous raconte sa carrière de coiffeuse en Charente.

Je m’appelle Catherine, j’ai 68 ans, je suis partie à la retraite en 2014 après avoir travaillé quarante-trois ans dans la coiffure à Vars, dans ma Charente natale. Mon métier, c’est mon rêve de petite fille et ma passion d’adulte. À tel point que je n’arrive pas à décrocher. Après la fermeture de mon salon, j’ai coiffé en maison de retraite quelque temps avant de proposer mes services aux Restos du Cœur.

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Chez moi, j’ai eu de tout, de la châtelaine à la femme de ménage. Chacun laissait sa profession à la porte. Parfois, certains clients en franchissaient le seuil seulement pour parler. Aujourd’hui, la profession a bien changé. L’obsession du rendement et de la montre a fait des coiffeuses un tiroir-caisse.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne