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"Son absence de surmoi et cette profonde conviction d'être supérieurement intelligent l'avaient convaincu qu'il était le mieux placé pour faire le job pour au moins dix ans."
"Son absence de surmoi et cette profonde conviction d'être supérieurement intelligent l'avaient convaincu qu'il était le mieux placé pour faire le job pour au moins dix ans."
Michael Kappeler/dpa/picture-alliance/MaxPPP/Montage Marianne

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Christophe Guilluy : "Sans objectif à atteindre, le commandant compensait en misant tout sur l'image"

Carte blanche

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À 39 ans (un record de juvénilité pour sa fonction), il aimait répéter qu’il était désormais le seul « maître à bord après Dieu »… et les marchés financiers. Mais sept ans avaient passé et contre vents et marées, le vaisseau poursuivait sa route vers nulle part.

« Larguez les amarres ! Dépêchez-vous, nous devrions déjà être en marche ! » Sur le pont, le commandant est excédé par le temps que prend cette manœuvre anodine. « Larguer les amarres, se détacher des contraintes, des attaches, ce n’est quand même pas si compliqué ! » peste-t-il. Les marins s’activent alors, et, en quelques minutes, le navire appareille. Nous sommes le 14 mai 2017.

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Scrutant l’horizon, le commandant ne prêtait déjà plus attention aux hourras de la petite foule (essentiellement des personnes âgées) qui se pressait sur le quai. Dans son bel uniforme blanc, il dégageait une assurance telle que toute la profession en était subjuguée. Son expérience de Jet-Skieur lui avait même permis de brûler toutes les étapes. À 39 ans (un record de juvénilité pour sa fonction), il aimait répéter (même s’il était indifférent à toute forme de transcendance) qu’il était désormais le seul « maître à bord après Dieu »… et les marchés financiers.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne