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Noel Le Graët, ex-président de la FFF.
Noel Le Graët, ex-président de la FFF.
FRANCK FIFE / AFP

Accusations de harcèlement : poussé vers la sortie, Noël Le Graët démissionne de la FFF

Coup de sifflet final

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Le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, a annoncé ce mardi 28 février sa démission à son comité exécutif.

Démission actée pour Noël Le Graët. Fragilisé depuis plusieurs mois, le président de la Fédération française de football (FFF) a convoqué son comité exécutif (« comex ») ce mardi 28 février à Paris, une réunion de crise en forme d'épilogue pour le Breton. Sans surprise, le dirigeant de 81 ans a démissionné de sa fonction de président de la FFF. Après onze ans de mandat à la tête du football français, Noël Le Graët a décidé de passer la main après plusieurs mois de turbulences, marqués par des accusations de harcèlement, une mission d'audit accablante de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), et plusieurs dérapages verbaux.

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Le rapport d'audit de l'IGESR rendu le 15 février, a en effet limité la marge de manœuvre du Breton, lâché depuis des mois par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra pour qui « le statu quo est impossible ». Selon les inspecteurs, Noël Le Graët « ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français », compte tenu notamment de son « comportement inapproprié (...) vis-à-vis des femmes ». « NLG » est aussi visé depuis mi-janvier par une enquête pour harcèlement moral et sexuel.

Corinne Diacre fragilisée

Noël Le Graët a démenti toutes les accusations de harcèlement et dénoncé une mission d'audit « biaisée » mais il doit désormais se rendre à l'évidence : son « comex », autrefois si fidèle, ne le soutient plus. L'état-major de la « Fédé » devra aussi se positionner sur un cas très inflammable. Au cœur des débats : l'équipe de France féminine et sa sélectionneuse Corinne Diacre, fragilisée après la mise en retrait de ses trois joueuses phares Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto, qui critiquent son management.

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À cinq mois de la Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet - 20 août), la crise est insoluble. Donner raison aux joueuses en écartant Diacre reviendrait à leur donner le pouvoir, une dangereuse jurisprudence. Mais l'inaction face à une fronde inédite réduirait sans doute à néant les chances de titre en Océanie…

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne