Temple de la cuisine saïgonaise à Paris, l’institution des frères Vifian n’en finit pas de nous charmer par son sens du raffinement et sa capacité à marier les saveurs vives d’un asiatisme revisité aux plus grands vins de France.
Tan Dinh est le nom d’un quartier de Saigon jadis situé en périphérie de ce qui était alors la capitale de la Cochinchine, ainsi que l’ancien Vietnam du Sud était désigné du temps de l’Indochine française, avec l’Annam, au centre du pays, dont la capitale était Huê, et le Tonkin, au nord, dont la capitale était Hanoï. Un quartier chic, où il fait bon vivre, vestige de la période coloniale, apprécié pour son calme. Même après l’indépendance, en 1946, Tan Dinh reste le symbole d’un certain savoir-vivre à la française, notamment pour ce qui est de la façon dont on s’y nourrit, la profusion de restaurants y favorisant une certaine sociologie où l’on valorise l’instant de table. Alors que le régime communiste aurait dû tout effacer à la chute de Saigon – devenue Hô Chi Minh-Ville en 1975 –, Tan Dinh a préservé un certain confort social lié au dynamisme de son artisanat de bouche.