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Avant / après : entre la présidentielle et les législatives, LREM change de ton avec Mélenchon
Christophe Castaner et Richard Ferrand.
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Avant / après : entre la présidentielle et les législatives, LREM change de ton avec Mélenchon

Tada !

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Passant de la drague lourde aux accusations d’antirépublicanisme en quelques semaines, les marcheurs s’adaptent aux circonstances électorales avec une remarquable souplesse. « Marianne » s’est amusé à comparer les déclarations de plusieurs hauts dignitaires LREM à quelques semaines d’intervalle. Contraste assuré.

De « Je t’aime » aux anathèmes : de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle aux élections législatives, le discours des macronistes à l’endroit de Jean-Luc Mélenchon et de ses électeurs a radicalement changé. Passant de la drague lourde aux accusations d’antirépublicanisme, les marcheurs s’adaptent aux circonstances électorales avec une remarquable souplesse. Tandis que les voix de gauche étaient nécessaires à Emmanuel Macron pour bénéficier d’un barrage républicain à même de le faire battre Marine Le Pen le 24 avril, celles-ci se portent désormais sur les candidats de la Nupes, susceptibles de priver le président de la République de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Marianne s’est donc amusé à comparer les déclarations de quelques hauts dignitaires LREM à quelques semaines d’intervalle. Contraste assuré.

Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale (6e circonscription du Finistère)

Le 10 avril sur LCP :

« Moi qui suis un homme de gauche, moi qui connaît bien la gauche, moi qui connaît beaucoup de gens qui ont choisi Jean-Luc Mélenchon, eh bien je sais très bien que nous avons des idées différentes mais des valeurs communes. Celles de la République et de la démocratie. Jean-Luc Mélenchon, en disant clairement les choses, a clairement donné la direction de la démocratie et de la République face à l’extrême droite. »

Le 12 juin dans Ouest France :

« Nous sommes, pour ce second tour, face à un choix de valeurs et de projets diamétralement opposés. »

Christophe Castaner, président du groupe LREM à l'Assemblée Nationale (2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence)

Le 11 avril sur BFMTV :

« Jean-Luc Mélenchon a fait un choix clair : celui de rappeler quatre fois qu'il ne fallait pas une voix pour Marine Le Pen. Je crois que son expression a été plus claire encore qu'elle n'a été il y a cinq ans. Il ne faut pas chercher à conquérir un mot de plus de Jean-Luc Mélenchon, mais parler à son électorat. (...) Je leur dis qu'ils ont un choix assez simple. Je les respecte et sais que pour beaucoup ils n'ont pas la volonté de lui donner un blanc-seing. Mais sur l'environnement par exemple le choix est simple, il faut aller plus loin en fixant de nouveaux objectifs. »

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Le 13 juin sur franceinfo :

« Quand Jean-Luc Mélenchon crée le désordre en mettant en cause nos forces de sécurité intérieure, il se comporte comme un vulgaire militant de l'extrême gauche. (…) Pas une seule voix ne doit aller à l’extrême droite, mais quand en face de vous vous avez des candidats antirépublicains de l’extrême gauche, il ne faut pas non plus qu’ils comptent sur mon soutien. L’ambiguïté elle n’est pas chez nous, elle est chez LFI. Est-ce que LFI aujourd’hui se positionne comme des Républicains dans notre pays ? J’ai de vrais doutes sur ce sujet. »

Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques (3e circonscription de Paris)

Le 13 avril sur franceinfo :

« Il faut du respect et du cœur. Ce qu'attendent les électeurs de Jean-Luc Mélenchon ce n’est pas qu’on leur dise qu'on serait d'accord avec 100 % de ce qu'il a dit. Ce n'est pas ça la démocratie, il faut la cohérence d'un projet. Mais ils attendent d'être respectés. Jean-Luc Mélenchon, il a dit avec un vrai esprit de responsabilité : pas une voix à Marine Le Pen. »

Le 9 juin dans Midi Libre :

« Dans cette élection, l’extrême droite et l’extrême gauche sont des jumeaux, dont les projets se rejoignent sur beaucoup de points. »

Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (6e circonscription de l’Essonne)

Le 11 avril sur LCI :

« À Denain, comme partout en France, jamais Emmanuel Macron n'oppose les Français. Parce que la République est un bloc unique et indivisible. Jamais il ne parle "réserves de voix", parce que c'est chaque Français qu'il veut convaincre. »

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Le 13 juin sur CNews :

« Si les Français républicains font le choix d’éviter que ce soit le chaos et le désordre, nous leur devons aussi une écoute et une attention. »

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne