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Procès des harceleurs présumés d'Eddy de Pretto : "Vous comprenez que ses paroles puissent nous choquer ?"
Dix-sept prévenus sont jugés pour avoir harcelé le chanteur Eddy de Pretto (ci-dessus) après un concert dans une église.
LOIC VENANCE / AFP

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Procès des harceleurs présumés d'Eddy de Pretto : "Vous comprenez que ses paroles puissent nous choquer ?"

Justice

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Dix-sept prévenus, âgés de 20 à 26 ans, sont jugés pour avoir harcelé Eddy de Pretto, après que le rappeur avait donné un concert dans une église parisienne en juin 2021. Ce mardi, ces jeunes hommes, qui reconnaissent tous les faits, se sont contorsionnés pour éviter la condamnation tout en peinant à renier le fond des messages adressés au chanteur qu'ils jugent « blasphématoire ».

« Espèce de gigantesque fiotte, c’est la dernière fois que tu chantes tes aberrations dans une église à moins que tu veuilles être flagellé en place publique. » Devant le tribunal correctionnel de Paris, ce mardi 4 octobre, Kevin n’a pas renié une virgule du message privé qu’il a envoyé à Eddy de Pretto en juin 2021. Invité à se produire dans une église parisienne, le chanteur à succès avait interprété son morceau « À quoi bon » interrogeant les difficultés à concilier homosexualité et religion.

Sur Instagram, Eddy de Pretto avait ensuite invité ses abonnés à consulter une vidéo du concert avec ce message : « si vous voulez me voir chanter "sodomite" dans une église, cliquez ici ». Après ce post, le chanteur a été victime d’une vague de cyberharcèlement. 3 000 messages d’insultes et de menaces de mort, qui ont entraîné des « troubles du sommeil et des troubles dépressifs » avait expliqué le chanteur lors de l’ouverture du procès, ce lundi. Dix-sept prévenus – dont cinq absents – sont jugés pour harcèlement en ligne, commis en raison de l’orientation sexuelle de la victime et ayant causé plus de huit jours d'arrêt de travail. Ils risquent jusqu’à six ans de prison.

Blasphème

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne