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La législation ibérique ne considère plus, depuis 1974, la consommation de drogue comme un délit, et la production pour un usage personnel a été dépénalisée en 1995.
La législation ibérique ne considère plus, depuis 1974, la consommation de drogue comme un délit, et la production pour un usage personnel a été dépénalisée en 1995.
EPA / Photo via MaxPPP / JUAN CARLOS HIDALGO

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"Social clubs" : comment l'Espagne tente de cultiver son modèle d'encadrement du cannabis

Reportage

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Loin des coffee-shops néerlandais ou des gros dispensaires d’herbe nord-américains, l’Espagne développe un modèle singulier, forgé au gré d’incessants combats judiciaires : celui des « cannabis social clubs », dont le nombre explose. Reportage.

Séville, juillet 2023. Alors que l’écrasante chaleur de l’après-midi pousse locaux et touristes à honorer la tradition de la siesta, d’autres investissent des « Cannabis social clubs », réservés aux adeptes de la fumette. C’est le cas de Marco*, jeune pizzaïolo qui nous a donné rendez-vous au milieu d’une rue commerçante du quartier de Santa Cruz, dans le centre-ville. « C’est là », dit-il en pressant une sonnette anonyme à côté d’une large baie vitrée noire et dénuée d’enseigne. Une porte coulisse, révélant un sas d’une blancheur éclatante. Là, dans un guichet sécurisé en verre, une souriante jeune femme au look d’étudiante le salue. Pour aller plus loin, journaliste ou non, il faut être coopté par un « socio », en l’occurrence Marco : « Je le parraine », enchaîne-t-il en nous montrant du doigt. La suite ? Remplir un formulaire d’adhésion, présenter un passeport, fournir une adresse en Espagne (une location saisonnière fait l’affaire), se faire tirer le portrait et payer la cotisation annuelle d’une vingtaine d’euros. Nous voilà donc « socio », ou « associé ».

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne