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Réforme des retraites : et s'il y avait autre chose à faire que repousser l'âge légal de départ ?
En s’arc-boutant sur le recul de l’âge légal au minimum à 64 ans, Emmanuel Macron attise les suspicions.
Vincent Isore / IP3 / maxppp

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Réforme des retraites : et s'il y avait autre chose à faire que repousser l'âge légal de départ ?

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En quête d’économies rapides et de soutiens à droite, Emmanuel Macron entend bel et bien reporter l’âge légal de départ à 64, voire 65 ans, alors que la priorité est d’aider les seniors à se maintenir en poste.

Emmanuel Macron aimeprendre des risques. Cette fois, cependant, en voulant reporter, dès l’été 2023, de quatre mois par an l’âge légal de la retraite jusqu’atteindre 64 voire 65 ans, le chef de l’État risque de pousser les Français à manifester leur colère. Comme au temps des « gilets jaunes »… Si des millions d’actifs ont glissé un bulletin Macron dans l’urne, le 24 avril, ce n’était pas pour approuver cette mesure d’âge, comme le prétend le chef de l’État, mais bien pour faire barrage à l’extrême droite.En outre, après le Covid, les louanges adressées par le président aux salariés dits de « deuxième ligne », ces employés et ouvriers qui ont permis au pays de tenir pendant les confinements, leur ont fait croire à une amélioration de leur sort… En effet, parce qu’ils commencent à travailler plus tôt, meurent précocement, ces « deuxièmes lignes » – les hommes surtout – seraient les premiers pénalisés par un recul de l’âge légal ! La confrontation sociale peut-elle être évitée ? En France, l’âge moyen de départ à la retraite, calculé sur la base de 2021, s’élève déjà à 63,1 ans (62,8 ans avec les retraites anticipées). Le premier questionnement de l’exécutif devrait donc être : mais pourquoi diable un senior sur deux est-il au chômage, en invalidité, aux minima sociaux ou sans ressources d’activité lorsqu’il liquide sa retraite entre 62 et 67 ans ?

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne