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Philippe Bihouix
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Hermance Triay / Opale / Leemage

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Philippe Bihouix : "Les métropoles trop denses ne seront jamais ni vertes ni 'neutres en carbone' "

Grand entretien du jeudi

Propos recueillis par

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Demain, vivrons-nous tous dans des mégapoles ? Depuis le XXe siècle, les villes ne cessent de croître mais leur étalement, gourmand en ressources, n'est pas soutenable. Philippe Bihouix, ingénieur, signe avec Sophie Jeantet, architecte-urbaniste, et Clémence de Selva, architecte, « La ville stationnaire » (Actes Sud), un ouvrage pour réinventer la ville, face à la crise climatique.

Marianne : Auparavant assez limité, le rythme d’expansion des villes françaises augmente depuis les années 1980. Pourtant, la population croît moins que les villes : si la population a été multipliée par deux depuis les années 1840, l’artificialisation des territoires a été multipliée par neuf. Pourquoi un tel écart ?

Philippe Bihouix : Au milieu du XIXe siècle, le territoire français est encore très peu artificialisé, de l’ordre de 1 % des surfaces. Avec l’industrialisation, la population rurale entame une lente décrue, les habitats ouvriers se regroupent autour des mines, des fonderies, des hauts-fourneaux, des fabriques de plus en plus grandes concentrées autour des machines à vapeur. Les villes s'agrandissent en se libérant de leurs fortifications, les faubourgs et les proches banlieues croissent avec les premières lignes de chemin de fer et de tramways. L’exode rural se poursuit dans l’entre-deux-guerres, mais il y a encore la moitié de la population dans les campagnes en 1946, et le taux d’artificialisation est d’environ 4 %. La croissance démographique n’y est presque pour rien, car on ne passe que de 35 à 40 millions d’habitants de 1850 à 1950.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne