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Présidentielle : qui était favori de l'élection lors des derniers vœux de Hollande et Sarkozy ?
Les traditionnels voeux présidentiels systématiquement placés sous le signe de la crise.
AFP

Présidentielle : qui était favori de l'élection lors des derniers vœux de Hollande et Sarkozy ?

Macron parle aux Français

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Ce vendredi 31 décembre, Emmanuel Macron adressera les derniers vœux de son mandat aux Français. Il devrait, sans surprise, revenir sur la crise sanitaire et évoquer l'élection présidentielle de 2022, qu'il aborde en favori. La situation est-elle figée pour autant, cent jours avant le scrutin ? Pas si sûr si l'on regarde les précédents cas de figure en 2016 et 2011.

Un président secoué par la crise du Covid, après avoir été malmené par celle des Gilets Jaunes. Avec un chantier majeur à ouvrir dès le lendemain : la présidence tournante de l'Union Européenne pour six mois. Mais un presque candidat favori des sondages avant l'élection présidentielle d'avril. Dans le dernier sondage Elabe, Emmanuel Macron se hisse ainsi à 26 % (en hausse de 3 points), contre 17 % à Valérie Pécresse (-3) et 16 % à Marine Le Pen (+1). Au second tour, le chef de l'État l'emporterait de justesse face à la candidate LR (51-49) et plus largement face à celle du RN (57-43).

Voilà le tableau qui s'offre à Emmanuel Macron au moment où il s'apprête à adresser ses vœux aux Français ce 31 décembre à 20 heures. Faut-il penser que la situation restera figée jusqu'au second tour de l'élection ? Pas forcément, si l'on regarde les derniers vœux présidentiels précédents : ceux de Nicolas Sarkozy en décembre 2011 et ceux de François Hollande en décembre 2016.

2016 : Hollande fait ses adieux, Fillon favori

Le contexte était unique. François Hollande est le premier président en exercice à ne pas se présenter à sa succession, laissant un PS à ses divisions profondes. Il avait renoncé 30 jours plus tôt. Ainsi, derrière son pupitre, il annonce la couleur. « Ce soir, c'est la dernière fois que je vous présente mes vœux comme président de la République. »

La situation du président sortant est à l'image de celle de la France : compliquée. Le mandat de François Hollande restera comme celui où le terrorisme islamiste a le plus durement frappé le pays. 2016 est l'année de l'assassinat de deux policiers à Magnanville, en juin, de l'attentat de Nice, en juillet, et de celui du père Hamel, à Saint-Étienne-du-Rouvray, le même mois.

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Dans ses vœux, le président socialiste se veut grave et revient longuement sur ces différentes attaques. C'est également l'occasion d'une séance d'autosatisfaction au sujet de la courbe du chômage. Cette dernière commence à s'inverser, comme il le promettait. Ironie, c'est en particulier ce point qui l'avait convaincu de ne pas se représenter, peut-être un peu prématurément.

Ainsi, les candidats aiguisent leurs armes pour l'échéance de mai 2017. Marine Le Pen, donnée au second tour par les sondages, s'attend à affronter François Fillon, intronisé héraut de la droite le 27 novembre. À eux deux, ils caracolent en tête, avec plus de 20 % d'intentions de vote. Il faudra attendre encore quelques semaines avant que le candidat des Républicains n'explose en plein vol, affaire Pénélope oblige, que la primaire socialiste accouche d'une souris et qu'Emmanuel Macron passe de ses quelque 13 % en décembre à 23 % fin janvier, devenant ainsi le favori.

2011 : Sarko offensif, Hollande favori

« La crise a conduit l'économie au bord de l'effondrement et je n'ai jamais dissimulé ses conséquences sur l'emploi et le pouvoir d'achat. » Dès les premières phrases, le ton est donné. Nicolas Sarkozy se présente comme le protecteur de la France face au « dérèglement de la finance » de la crise de 2008 qui a ponctué tout son mandat.

Le président Sarkozy laisse très rapidement la place au candidat Nicolas. Bien déterminé à rempiler pour un second quinquennat, il met en avant les trois piliers de sa campagne. Assurer une formation à tous ceux qui ont perdu leur emploi et ne pas se satisfaire des indemnisations. Revoir le financement de la protection sociale et, enfin, faire en sorte que la finance « participe à la réparation des dégâts qu'elle a causé » par une taxe sur les transactions financières. Un mantra « faire face et protéger ».

L'avenir politique de Nicolas Sarkozy, en décembre 2011, est déjà incertain. Depuis plusieurs mois, il est donné au coude à coude avec François Hollande pour le premier tour mais certains sondages placent Marine Le Pen devant lui, l'excluant du duel final. Au second tour, il est systématiquement battu. Les vœux du 31 sont l'occasion pour lui d'essayer de rattraper ce retard. Sans succès, comme le montrera l'élection, bien qu'il parvienne dans la toute dernière ligne droite à resserrer l'écart (3 %) avec François Hollande.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne