La direction du parti à la rose se tient sur une ligne de crête entre affirmation du PS et rupture complète avec LFI, si fine qu’elle pourrait se transformer en lame de rasoir à l’occasion du congrès prévu l’an prochain.
« Si on se quittait ? Ça irait peut-être mieux.
- On se pendra demain. »
La rupture entre Parti socialiste et France insoumise tourne au remake de Samuel Beckett : on l’attend toujours, elle ne vient jamais. Par « on », comprendre : commentateurs, contempteurs officiels des outrances insoumises et stratèges œuvrant à la mise en orbite du candidat Mélenchon. Un nouveau palier de tension a toutefois été atteint ce week-end, plusieurs socialistes affirmant leur désaccord avec la proposition insoumise de requalification juridique de l’apologie du terrorisme, tandis que le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud, invitait ses collègues de « l'arc républicain » à négocier « les conditions d'une non-censure » en vue de la chute du gouvernement de Michel Barnier. L’aile droite du PS va plus loin : « Je suis pour sauver le pays : gouvernement technique, paix des braves », explique le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane.