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À Carmaux, terre de Jean Jaurès, que reste-t-il des idéaux socialistes ?
La statue de Jean Jaurès veille sur Carmaux, ici en 2014.
POOL/guillaume Collet/MAXPPP

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À Carmaux, terre de Jean Jaurès, que reste-t-il des idéaux socialistes ?

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La ville, pourtant bastion socialiste historique, a elle aussi été confrontée au déclin du parti à la rose. Quelques militants tentent de sauver leur patrimoine politique, directement hérité de Jaurès. En vain ?

Même Carmaux a échappé au PS. Dans cette ville où Jean Jaurès fut député, Marine Le Pen est arrivée en tête aux deux tours de l’élection présidentielle. Et, en 2020, la victoire d’une liste « citoyenne » lors des municipales a mis fin à 128 ans de règne socialiste. Symbole ultime, s’il en fallait, de la dégringolade d’un parti passé entre 2012 et 2017 de la toute-puissance aux défaites humiliantes. « On avait tout et, en cinq ans, on a tout perdu », résume Mylène Kulifaj-Tesson, ancienne maire adjointe, désormais conseillère municipale dans l’opposition à Carmaux, assise dans la section locale sous une affiche qui met en scène Jean Jaurès un drapeau européen à la main. Oui, tout : des collectivités locales jusqu’à l’Élysée. Tout, et puis plus rien ou presque.

Autant dire que les militants carmausins n’étaient plus franchement habitués au petit air de fête qui souffle ce dimanche 19 juin sur la cité rose rouge. Tout au long de la journée, près de la moitié des électeurs de la commune se sont déplacés dans les huit bureaux de vote de la ville pour le second tour des élections législatives. Peu avant 20 heures, une vingtaine de socialistes réunis à la mairie se jettent sur les feuilles qui comptabilisent les suffrages. La rumeur se confirme : Karen Erodi (Nupes) arrive largement en tête à Carmaux avec 41 % des suffrages. Reléguant – plus de 10 points derrière – son adversaire du Rassemblement national (RN) et la députée sortante macroniste, qu’elle affrontait dans une triangulaire incertaine. Qu’importe que la candidate soit issue de La France insoumise : la gauche est de retour.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne