La proposition de loi du député Aymeric Caron visant à abolir la corrida doit être débattue ce jeudi 24 novembre. Entretien avec le philosophe Francis Wolff qui publie une réédition de « 50 raisons de défendre la corrida ».
La corrida connaît-elle ses derniers jours ? C’est ce qu’espère Aymeric Caron, député Nupes, qui a déposé une proposition de loi visant à obtenir son interdiction. Un texte rejeté par la commission des lois de l’Assemblée nationale le 16 novembre, mais qui doit être débattu dans l’hémicycle ce jeudi dans le cadre de la niche parlementaire de la France Insoumise. Dans le texte, la proposition de loi prévoit de modifier l’article 521-1 du Code pénal qui, même s’il précise que les « sévices graves ou actes de cruauté envers les animaux » sont punis par la loi, exclut les « courses de taureaux lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être évoquée ». Ce qui fait bondir certains élus de territoires taurins, regrettant une attaque de leurs « traditions ».
Que perdrait-on en actant la fin de la tauromachie ? Cette pratique est-elle incompatible avec notre époque, plus sensible à la souffrance animale, moins tolérante à la violence ? La corrida s’oppose-t-elle aux valeurs humanistes ? Francis Wolff, philosophe, auteur de Philosophie de la corrida (Fayard) ou encore de 50 raisons de défendre la corrida (Mille et une nuits), qu’il vient de rééditer, se penche sur la question pour Marianne. Entretien.