Face au géant russe, l’armée ukrainienne tient bon. Cette résistance est scrutée à la jumelle par les états-majors français, qui en tirent de nombreux enseignements mais qui y trouvent également de sérieux motifs d’inquiétude.
La guerre en Ukraine nous oblige. À l’action d’abord politique, mais aussi humanitaire. Et également à la réflexion sur le plan militaire. L’« opération spéciale » selon les mots de Vladimir Poutine, déclenchée le 24 février, a eu comme effet de mettre à mal certaines certitudes hexagonales quant à nos capacités militaires. La France pourrait-elle résister dans un conflit du même type que celui qui se déroule actuellement à quelques milliers de kilomètres de nos frontières ? Le 22 avril, dans une communication à l’adresse des personnels militaires et civils des armées, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées (Cema), prévenait : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. […] Nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux. Chacun doit faire le nécessaire pour s’y préparer. » Lors de sa prise de fonction, en été 2021, le Cema avait aussi averti que les prochains conflits armés seraient de « haute intensité ». Nous y sommes.
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