Les partis qui se veulent les authentiques messagers du courroux des Français ont obtenu une vitrine inespérée. De quoi permettre d’envisager un autre exutoire que la rue pour les angoisses hexagonales.
Les défenseurs de la proportionnelle intégrale avancent souvent l’argument suivant : le scrutin majoritaire à deux tours, en offrant systématiquement un bloc écrasant au président fraîchement élu, empêche la colère sociale d’avoir sa pleine expression dans l’enceinte du Parlement. En mettant Emmanuel Macron en difficulté à l’Assemblée nationale le 19 juin, en conférant aux Insoumis et au RN une plus juste représentation parlementaire, les Français ont soumis ce grief à sa première mise à l’épreuve du XXIe siècle.