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Musique, cinéma, littérature : la culture, cet inépuisable réservoir à cons !
En France, Jean Dujardin, depuis le début du siècle, a donné ses lettres de noblesse à la bêtise dans la peau du pitoyable agent secret OSS 117, cet abruti fier, si fier, d’afficher ses « valeurs » franchouillardes.
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Musique, cinéma, littérature : la culture, cet inépuisable réservoir à cons !

Cultiver la connerie

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Qu'ont en commun Sid Vicious, des Sex Pistols, Iggy Pop, Molière et San-Antonio, Jerry Lewis et Jean Dujardin ? Si vous n'êtes pas trop c..., vous avez la réponse.

Cinéma : la connerie élevée au rang des beaux-arts

Dès l’époque du muet, les personnages de cons – Laurel et Hardy en stimulante tête de liste ! – ont été plébiscités par le cinéma ; et de nombreux acteurs, loin des concours de grimaces, ont su élever la connerie au rang des beaux-arts. Une connerie transgressive, poétique et surréaliste qui, ce n’est pas le moindre de ses intérêts, contribue à mettre en lumière l’absurdité de l’existence et de la vie en société.

Aux États-Unis, Jerry Lewis, principalement dans les films mis en scène par ses soins au début des années 1960 (le Dingue du palace, le Tombeur de ses dames, Docteur Jerry et Mister Love), se marre en campant des héros désolants qui sèment une zizanie de tous les diables partout où ils sévissent. Lewis, en passant, égratigne les us et coutumes de l’American way of life et tire à boulets rouges sur le culte du consumérisme.

Souvent méprisé sur ses terres, Jerry Lewis trouve ses plus fervents supporteurs dans l’Hexagone et dans de très peu frivoles officines critiques (les Cahiers du cinéma, Positif), où l’on salue son art de l’absurde. Sur le tard, de grands cinéastes – Martin Scorsese, dans la Valse des pantins (1983) et Emir Kusturica, dans Arizona Dream (1993) – engageront dans des films majeurs l’inégalable Jerry : cette sublime figure de l’idiotie corrosive.

Dans les années 1960, et toujours aux États-Unis, un autre acteur transcende la connerie, ce sujet inépuisable : Peter Sellers. Sous la direction d’un maître de la comédie, Blake Edwards, le comédien dérègle les codes du polar dans les fictions de la série des Panthère rose, l’irrésistible saga autour du catastrophique inspecteur Clouseau, et incarne un con admirable dans The Party, ce dynamitage des snobismes et des hypocrisies du cinéma hollywoodien.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne