À Paris, à la Comédie Française, le souci d’esthétique et d’analyse écrase les personnages et glace le chef-d’œuvre angoissant. Silvia Costa, metteuse en scène, disciple de Romeo Castellucci, écrabouille ici toute émotion.
Tandis que l’on s’installe dans la salle, on découvre un être qui se tient assis au milieu du plateau. De très longs cheveux filasses dissimulent son visage et sa nature. Au-dessus, un portrait d’homme pâle, à col de clergyman. Il a un faux air de Poutine. On reconnaît Noam Morgensztern. C’est lui qui incarne Macbeth. Le tableau va se mettre à tourner, de plus en plus vite, dans des sons qui montent et envahissent l’espace. Plus tard, par un autre effet de rotation, les sorcières ici nommées « sœurs fatales » feront démonstration de leurs pouvoirs.