Depuis la dissolution surprise du 9 juin, Emmanuel Macron évolue sur un champ de ruines. Rejeté par les oppositions, le président doit aussi faire face au rejet de ses propres troupes.
« Cramé ! Carbonisé ! » Les mots sont ceux d’un des plus fidèles compagnons de route du chef de l’État. Ils résonnent avec ceux des troupes macronistes dont la colère n’est toujours pas retombée, plus d’un mois après la dissolution du 9 juin. En sept années de pouvoir, les qualificatifs pour désigner Emmanuel Macron n’ont jamais atteint un tel niveau de radicalité parmi ses plus fervents soutiens. Après l’avoir porté, Emmanuel Macron a entraîné son camp à sa perte.
En 2017, la figure présidentielle incarnait, à elle seule, la quasi-assurance d’être élu. Ils étaient alors 308 députés estampillés La République en marche, dont d’illustres inconnus issus de la société civile, à entrer à l’Assemblée nationale. Sept ans plus tard, moins d’une centaine de parlementaires demeurent, prenant des allures de rescapés titubant au milieu d’un champ de bataille. « Ça a été une liquidation express, diagnostique un ministre comparant la situation actuelle à celle de la série sanguinaire « Squid Game ». Et à la fin de l’épisode, on ne regarde pas la poupée tueuse de la même façon. J’ai vu des maires, des Jeunes avec Macron, des électeurs fidèles depuis 2017 qui ne peuvent plus l’encadrer. »