France Messagerie, qui distribue les quotidiens nationaux, dégage un résultat net équivalent à la subvention qu’elle reçoit. Comme si cela ne suffisait pas, son actionnaire, la Coopérative de distribution des quotidiens a récupéré 4,9 millions d’euros d’une créance qu’elle aurait détenue sur Presstalis alors que cette liquidation a coûté des dizaines de millions d’euros aux magazines.
En France, l'État a pour habitude d'aider les entreprises en difficulté dont la survie est considérée comme essentielle. Les pouvoirs publics se sont fondés sur ce principe pour subventionner la distribution des quotidiens nationaux, tous détenus par les plus grandes fortunes de France. Bercy a ainsi financé France Messagerie, la société qui les distribue depuis 2020, sans que son concurrent, les MLP (Messageries lyonnaises de presse) ne reçoive le moindre euro. Ce dernier distribue pourtant 83 % des titres de presse contre 17 % pour France Messagerie, qui n’en a d’ailleurs pas profité pour augmenter ses parts de marché. Son ancien directeur général, Sandro Martin, écrivait ainsi sur son compte LinkedIn, le jour où il était nommé directeur général du Nouvel Obs, partie intégrante du Groupe Le Monde, début juillet : « J’annonçais tambour battant que nous allions devenir numéro un. Hélas, malgré tous nos efforts, nous restons challengers le 5 septembre. »