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Cent trente-trois ans après la construction du monument, la rouille a gagné et ronge le fer.
Cent trente-trois ans après la construction du monument, la rouille a gagné et ronge le fer.
©PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN/Alexandre MARCHI

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Mal en point, rouillée, la Tour Eiffel va-t-elle tomber ?

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Actuellement en cours, la 20e campagne de peinture de la tour Eiffel sera non seulement la plus chère mais probablement aussi la plus inefficace de l’histoire du monument. Selon nos sources, le symbole de Paris est très mal en point. Depuis 2010, plusieurs rapports confidentiels dont « Marianne » détient des copies mettent en garde sur les défauts de maintenance et l’ampleur des dégradations.

On a vu Notre-Dame brûler, verra-t-on la tour Eiffel tomber ? Selon plusieurs rapports confidentiels, le plus célèbre monument français est depuis plusieurs années dans un état très dégradé et sa maintenance laisse à désirer. La 20e campagne de peinture, lancée en 2018 en prévision des jeux Olympiques, avait pour ambition d’y remédier et de mettre les bouchées doubles, mais elle vire au fiasco. « Dans l’urgence, à certains endroits, une simple couche de peinture est juste badigeonnée sur les couches existantes, qui s’écaillent et ne tiennent pas, c’est une hérésie », dénonce un spécialiste de ces questions, « affolé » par les choix techniques actuels.

« C’est bien simple, si Gustave Eiffel visitait les lieux, il aurait une syncope », se désole un cadre du site. Dans son livre la Tour de trois cents mètres le célèbre ingénieur n’écrivait-il pas que « la peinture est l’élément essentiel de conservation d’un ouvrage métallique et les soins qui y sont apportés sont la seule garantie de sa durée… » ? Prenant soin d’insister : « Ce qui est le plus important est de s’opposer à un commencement de rouille. » Or, 133 ans plus tard, à certains endroits, la rouille a gagné et ronge le fer du monument comme les termites le bois. « Elle ne risque pas de tomber demain matin, rassure un très bon connaisseur du site, mais il est vrai qu’elle ne va pas bien du tout… »

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne